Coup d'Etat au Niger, le sort du président Tandja incertain.
Plusieurs soldats ont été tués et au moins une "dizaine" de militaires ont été blessés jeudi à Niamey où une tentative de coup d'Etat était en cours, selon des témoins et une source hospitalière dans la capitale du Niger.
Des témoins ont fait état jeudi de trois ou quatre soldats tués par un tir d'obus.
Ils ont indiqué que les corps de ces militaires avaient été extraits d'un blindé dont le toit a été détruit et qui était stationné jeudi après-midi devant l'hôpital de Niamey.
"Ca s'est passé devant moi, j'ai vu le missile raser complètement le haut du blindé, trois ou quatre soldats qui étaient à l'intérieur étaient comme déchiquetés et on les a transportés à la morgue" de l'hôpital, a indiqué un vendeur à la sauvette.
Une source hospitalière a déclaré de son côté avoir dénombré "au moins un dizaine de militaires blessés".
"J'ai constaté au moins une dizaine de militaires blessés aux urgences de l'hôpital" national de Niamey, a déclaré à l'AFP cette source ayant requis l'anonymat.
Une tentative de coup d'Etat est en cours dans le pays sahélien, selon un responsable français ayant requis l'anonymat.
Des témoins ont fait état de tirs nourris dans la journée, notamment autour de la présidence.
Le président nigérien Mamadou Tandja, visé jeudi par une tentative de coup d'Etat selon des sources françaises, serait retenu dans une caserne à l'extérieur de la capitale Niamey, a indiqué à l'AFP un responsable sous couvert d'anonymat.
La radio d'Etat nigérienne Voix du Sahel a suspendu ses programmes pour diffuser de la musique militaire jeudi alors que le président Mamadou Tandja était visé par une tentative de coup d'Etat, a constaté un journaliste de l'AFP.
Voix du Sahel diffuse des morceaux du répertoire de la fanfare militaire nigérienne depuis 17H40 GMT.
Une tentative de coup d'Etat est en cours au Niger, selon un responsable français ayant requis l'anonymat.
Le président Mamadou Tandja et ses ministres seraient "entre les mains des mutins", a déclaré à l'AFP une source diplomatique française.
Lors des coups d'Etat de 1974, 1996 et 1999, la radio d'Etat avait diffusé de la musique militaire avant que les mutins ne prennent la parole sur ses ondes.
Le président Mamadou Tandja et ses ministres seraient tombés jeudi "entre les mains des mutins" lors d'une tentative de coup d'Etat militaire dans la capitale du Niger qui a fait plusieurs morts, ont déclaré des diplomates et témoins.
"Ca s'est passé à l'issue d'un conseil des ministres, il semblerait que le président Tandja soit à l'heure actuelle entre les mains des mutins et que les membres du gouvernement soient eux-même retenus", a déclaré à l'AFP un diplomate français. "Il y a actuellement une réunion des chefs militaires" à Niamey, a-t-on ajouté.
Pays pauvre du Sahel mais troisième producteur mondial d'uranium, le Niger traverse une grave crise politique qui a apparemment dégénéré jeudi en combats à l'arme lourde dans les rues de la capitale et autour du palais présidentiel.
Un diplomate africain à Niamey a ajouté que "plusieurs hautes personnalités nigériennes ont été arrêtées", dont le président Tandja. "Les insurgés ont nettement pris le dessus", a-t-il dit.
Un responsable français à Paris avait auparavant affirmé qu'une tentative de coup d'Etat était en cours au Niger et que "Tandja n'était pas dans une bonne position".
Paris a demandé jeudi aux Français de Niamey de rester chez eux.
Selon la source diplomatique française, qui avance que la garde présidentielle a pris part à cette tentative de coup d'Etat, "on savait qu'une partie de l'armée désapprouvait Tandja et son coup de force constitutionnel, on pensait jusque là cette partie très minoritaire".
"Il y a tradition de coup d'Etat dans ce pays, mais on ne pensait pas que ça viendrait aussi vite", a-t-elle ajouté.
Après dix ans de pouvoir, M. Tandja a dissous l'année dernière le Parlement et la Cour constitutionnelle et obtenu une prolongation controversée de son mandat pour au moins trois ans à l'issue d'un référendum en août.
L'opposition, qui avait boycotté cette consultation ainsi que des législatives controversées en octobre, avait dénoncé un coup d'Etat et la communauté internationale a dénoncé les agissements du président.
Mercredi, le Premier ministre du Niger Ali Badjo Gamatie avait annoncé un Conseil des ministres "important" pour jeudi.
Dans l'après-midi, des soldats étaient déployés autour du palais présidentiel et dans les rues adjacentes, a constaté l'AFP, tandis que des témoins ont affirmé avoir vu les dépouilles de plusieurs militaires.
Des témoins ont fait état de tirs jeudi à Niamey, survolée par des hélicoptères de l'armée.
"Il y a 40, 45 minutes, on a commencé à entendre des tirs de mitraillettes, et après, de grosses déflagrations. Ca a fait trembler la maison", a raconté vers 13H00 GMT Claire Deschamps, une Française vivant à Niamey, contactée depuis Paris.
Un autre témoin a déclaré à l'AFP à Niamey que les tirs avaient commencé autour du palais présidentiel.
Un troisième témoin a rapporté avoir entendu des coups de feu alors qu'il se trouvait à la présidence. "Il y avait des armes lourdes (...) et des obus. Je vois une fumée vers le bureau du président", a-t-il dit sur Radio France.